Les banques alimentaires en détresse, le cri d’alarme

En 2024, la situation des banques alimentaires en Belgique reste préoccupante. La Fédération Belge des Banques Alimentaires (FBBA) rapporte qu'en 2023, 214.000 personnes ont eu recours à leurs services dans tout le pays, dont 33.000 à Bruxelles et dans le Brabant. Ces chiffres représentent une augmentation de 5.000 bénéficiaires par rapport à 2022.

Pierre Labouverie, administrateur délégué de la Banque Alimentaire de Bruxelles-Brabant (BAB), souligne que "le problème et les besoins restent majeurs". Il ajoute que ces chiffres sont probablement sous-estimés en raison d'un manque de centralisation des données.

À Saint-Vincent de Paul à Schaerbeek, entre 100 et 300 personnes viennent chercher de l'aide chaque mercredi et jeudi. Mais généralement, on tourne autour de 100 ou 150 bénéficiaires". La distribution est organisée de manière efficace, avec un système informatique qui gère les quantités allouées en fonction de la taille des familles.

En 2023, la FBBA a distribué 23.571 tonnes de vivres et de produits hygiéniques, une augmentation de 2% par rapport à 2022. Cela équivaut à 47 millions de repas et représente une valeur de 91 millions d'euros. Les principaux fournisseurs sont des chaînes de supermarchés comme Delhaize et Colruyt, ainsi que le Fonds Social Européen (FSE+).

Cependant, l'avenir s'annonce incertain. Le FSE+, qui fournit 35% des approvisionnements, prévoit de réduire ses contributions à partir de 2026. Cette baisse pourrait se traduire par une perte de 3.000 tonnes de biens pour les banques alimentaires belges.

Face à ces défis, le secteur s'inquiète et cherche des solutions pour continuer à répondre aux besoins croissants de la population en situation de précarité. La solidarité locale se manifeste également, avec des initiatives comme celles d'enseignants qui créent des associations pour aider les élèves en difficulté.