Liège sous tension

Deux mois après les incidents qui avaient marqué son passage à l’Université de Liège, Georges-Louis Bouchez, président du MR, était de retour ce mardi sur fond de contestation et d’un climat brûlant, des centaines de manifestants se réunissant dès la fin d’après-midi dans le quartier de la Boverie pour dénoncer ce qu’ils estiment être une provocation, l’intervention se déroulant à proximité du Palais des Congrès où le dirigeant politique était attendu pour une conférence consacrée au monde enseignant, un rendez-vous censé rassembler les professionnels du secteur mais perçu par une partie des citoyens comme un geste provocateur après les heurts de septembre, obligeant les autorités à ériger un impressionnant dispositif de sécurité autour de la zone, mêlant blocs filtrants, barrages temporaires et restrictions de mobilité dans certains axes, donnant au quartier une allure inédite de forteresse urbaine, destinée moins à empêcher l’expression qu’à contenir une éventuelle flambée de tensions dans un espace déjà chauffé à blanc, les forces de l’ordre défendant la nécessité du dispositif par une lecture des risques liés au lieu et au contexte social, et rappelant que l’objectif reste de concilier le droit de rassembler, de s’exprimer et la protection de toutes les personnes présentes, qu’elles manifestent, interviennent ou résident dans le périmètre, Bouchez n’ayant au moment de sa venue ni affronté directement la foule ni fait marche arrière face aux critiques, mais cristallisant malgré lui un débat local toujours prêt à s’embraser.