Trafics aériens discrets

Derrière l’apparente discrétion des jets privés se cache un terrain de jeu prisé des trafiquants. En Belgique, l’essor de l’aviation privée – avec plus de 27.000 vols recensés en 2024 – soulève de sérieuses inquiétudes en matière de sécurité. Et pour cause : ces avions, souvent peu contrôlés, peuvent devenir invisibles en un clic, dès lors que leur transpondeur est désactivé.

Pour combler cette faille, les Douanes s’apprêtent à frapper fort. Un agent sera désormais détaché au sein du Control & Reporting Centre (CRC) de la Défense, à Beauvechain, afin de collaborer directement avec les radars militaires capables de repérer les aéronefs qui s’effacent volontairement du trafic aérien.

L’objectif : suivre de près les trajets suspects, et cibler les appareils à inspecter dès leur atterrissage. Car en plus des six grands aéroports, la Belgique compte près de 150 aérodromes pouvant accueillir ces avions discrets, souvent utilisés pour des activités illicites comme le trafic de stupéfiants.

Le ministre des Finances Jan Jambon insiste : "Il faut veiller à ce qu’aucun appareil ne passe plus entre les mailles du filet." Une alliance inédite entre douanes et armée pour mieux surveiller ce ciel… où certains croyaient pouvoir voler sans laisser de trace.