Après la colère, le reflux

Le calme est progressivement revenu jeudi après-midi autour de la place du Luxembourg, au cœur du quartier européen de Bruxelles, après une journée marquée par une forte mobilisation du monde agricole. Peu après 15 heures, la police a procédé à l’évacuation de la place, tandis que les agriculteurs entamaient leur retour.

Cette dispersion n’a pas été sans tensions. Lors de l’intervention, un homme grièvement blessé à la tête a été pris en charge par les services de secours. Son identité et son statut — manifestant ou journaliste — n’étaient pas encore connus. Les forces de l’ordre ont également confirmé avoir procédé à plusieurs arrestations, sans en préciser le nombre, et n’étaient pas en mesure d’indiquer si des policiers avaient été blessés.

Selon le premier bilan communiqué par la police de Bruxelles-Capitale/Ixelles, environ 7 300 personnes ont participé à la manifestation officielle, accompagnées d’une cinquantaine de tracteurs. À cela se sont ajoutés près de 950 engins agricoles présents dans le quartier européen sans faire partie du cortège déclaré, venus spontanément grossir les rangs de la contestation.

Tout au long de l’après-midi, la police est intervenue à plusieurs reprises pour contenir les manifestants les plus déterminés. Des charges ont été menées autour de la place du Luxembourg afin de disperser les regroupements, tandis que des projectiles et des feux d’artifice ont été lancés en direction du Parlement européen. Pour empêcher les tracteurs de franchir les barrages et de pénétrer dans le périmètre de sécurité lié au sommet européen, les forces de l’ordre ont eu recours à des canons à eau et à des gaz lacrymogènes.

En fin de journée, la situation s’est apaisée, laissant derrière elle les traces d’une mobilisation massive et d’un climat de tension révélateur du malaise persistant dans le secteur agricole.